Je suis très heureux d'inviter aujourd'hui Clément Bertholet et Laura Létourneau, deux jeunes ingénieurs des Mines dont le mémoire de fin d'étude a suscité de nombreux commentaires dans l'Etat, et a donné naissance à un livre aujourd'hui disponible dans toutes les bonnes librairies : Uberisons l'Etat avant que d'autres ne s'en chargent.
"Ubérisation, à qui le tour ?" nous a-t-on demandé
en dernière année de formation du Corps des Mines. Surpris de constater que
tous les acteurs économiques s'accordaient à dire que l’ubérisation allait
renverser tous les secteurs sauf le leur, nous avons réalisé que nous, hauts
fonctionnaires, étions victimes du même biais. Après nous être entretenus avec
une cinquantaine de personnes, le constat fut sans appel : l'Etat était en passe
d'ubérisation.
L'Etat bientôt ubérisé : la menace fantôme
Toutes
les entreprises établies, quel que soit le secteur, sentent une menace poindre,
encore indistincte pour certains, bien réelle pour d’autres. Impossible de
trouver un taxi le samedi soir ? Uber est arrivé. Des chambres d’hôtel mornes
et impersonnelles ? Airbnb a proposé une expérience nouvelle et
personnalisée au voyageur. Des tarifs trop élevés et des gares de moins en
moins desservies par la SNCF ? Blablacar a fait le choix du partage du prix.
De
la même manière, c’est un calvaire pour inscrire son enfant en crèche, changer
de caisse d'assurance maladie, déclarer un permis de construire ou refaire sa
carte grise. Alors finalement, ne serait-ce pas au tour de l'Etat de se faire
ubériser ?