Et si les données restructuraient aussi nos inconscients ?
La question peut sembler étrange, mais regardons un peu le quotidien d'un adolescent d'aujourd'hui...
Sortant du Lycée, Jacques prend son smartphone et trouve un Autolib disponible puis identifie, près de sa destination, une station de dépôt où il réserve une place libre. Par sa requête, il enrichit le système informatique qui permettra de mieux encore répartir les Autolib pendant que quelques urbanistes, qui ont accès aux données diffusées en open data, se passionnent pour la sociologie des déplacements des parisiens. Jacques n’en a cure : il calcule rapidement un itinéraire sur Googlemaps et accepte la proposition de Google d’envoyer un SMS à son amie pour lui annoncer son heure d’arrivée au café Signes. Pendant le trajet, son petit appareil Fitbit - ou quelle qu’en soit la marque - mesure sa dépense énergétique et enrichit les informations pour le « coach électronique » qui l’accompagne dans son programme personnel. Au passage, son terminal étant connecté à son Smartphone, il enrichit l’interface de stockage de ses données de santé, il ne sait pas trop pourquoi mais ça servira bien un jour. Arrivé au café Signes, il fait un « check » sur Foursquare, ce qui donne envie à deux autres amis d’attraper un UberPop qui passait dans les parages et allait dans la bonne direction et de les rejoindre pour une belle soirée printanière. Ensemble, ils décident d’aller au Cinéma : Cinémur (désormais Ciné-Loisir), en analysant les comportements de leurs amis sur Facebook va leur proposer le film le plus populaire dans leur cercle d’amis. Au passage, notre lycéen va signaler sa soirée sur Facebook, enrichissant ainsi d’autres applications d’analyse prédictive. Un rapide coup d’œil que sa « timeline » pour voir les informations ou vidéos partagées par ses propres amis. Moins de 12 %, en fait, de tout ce que partagent ses amis, 12 % qui ont été déterminées par un algorithme visant à pousser les utilisateurs à rester le plus longtemps possible sur la page. Les vidéos les plus burlesques sont nettement favorisées, on s'en doute. Et le coup de mou du camarade de lycée risque de passer inaperçu.