jeudi, janvier 27, 2011

Sponsored Stories : Facebook dote la publicité d'une nouvelle dimension

La nouvelle la plus importante de la semaine  est, à mon sens, la présentation par Facebook d'un nouveau format de publicité, appelé Sponsored Stories.

Une  vidéo de présentation présente très bien le concept, qui d'ailleurs est assez simple : les statuts d'activité des internautes pourront désormais servir de support publicitaire.

Si je signale que je suis dans un café (via Facebook Places), ou si je "like" un film, mon propre message pourra servir de support publicitaire pour le café, pour le film ou pour un annonceur choisi par les algorithmes de Facebook. Et cette insertion publicitaire pourra elle-même recueillir les commentaires de mes amis et propager ainsi dans leurs newsfeeds.

Facebook a réarchitecturé le web autour des individus, grâce à l'OpenGraphProtocol, il a fait reculer les frontières de la vie privée d'une manière inimaginable, il a habitué les gens à accepter des publicités extrêmement ciblées, et il propose maintenant un format publicitaire inimaginable il y a seulement un an : des publicités entièrement, intimement, liées au comportement de chacun et à ses interactions avec ses amis.

mardi, janvier 25, 2011

Paris, Capitale mondiale du mobile ?

La GSMA (la puissante association internationale de plus de 750 opérateurs de télécommunications), qui organise chaque année le Mobile World Congress (initialement accueilli à Cannes, puis à Barcelone depuis quelques années), a lancé un appel à propositions pour choisir la ville d'accueil de cette manifestation pour les années 2013-2017.

Bonne nouvelle, la GSMA vient d'annoncer que la candidature de Paris était dans la shortlist des finalistes.

Difficile de dire qui l'emportera mais je peux vous dire que la proposition parisienne est très intéressante.
Elle émane d'un collectif ambitieux, où Orange est très présent, où les pôles de compétitivité sont très impliqués, que l'Etat et les collectivités locales soutiennent sans ambage.

dimanche, janvier 23, 2011

We like the World, and the Colas Family

Vu sur le site de VinVin, mais sans doute bientôt un peu partout :



Cette famille donne envie d'y croire, de les aider et de les accompagner en rêve. Un tour du monde hébergé par des amis Facebook. Et les économies réalisées reversées à une école au Cambodge.

jeudi, janvier 20, 2011

La net-neutralité en une animation

Je viens de trouver sur Twitter cette petite animation qui explique la net-neutralité en 6 minutes.



C'est un travail très fin, même s'il n'est lui-même peut-être pas complètement neutre, et s'il penche peut-être un peu vers le monde des Telco. Le blog sur lequel j'ai trouvé cette vidéo le confirme d'ailleurs assez bien : ici.

mercredi, janvier 19, 2011

Qu'est-ce que la puissance économique aujourd'hui ?



C'est peu de dire que le discours sur la désindustrialisation de la France est aujourd'hui dominant. Et cette fausse évidence appelle donc en riposte un discours symétrique sur la nécessaire réindustrialisation.

Quel rapport avec ce blog plutôt consacré à la transformation numérique ? A l'innovation, aux changements de société, à la nouvelle économie, au web et à ses évolutions ultra-rapides ?

Eh bien, je crois que le rapport est très étroit.
La compétition numérique en cours est constituée d'une série de batailles, parfois très rapides bataille des télécommunications, bataille des contenus, bataille des données, bataille des services, etc. Ces compétitions sont des compétitions globales, de politiques industrielle, dont les géants émergents ne sont qu'une partie émergée. L'excellence française dans ces compétitions est donc étroitement corrélée à la vision nationale de ce qu'est la puissance économique. Si l'on se tourne excessivement vers les recettes passées, si on construit une politique industrielle et économique sur des schémas datés, si l'on sépare, voire si l'on oppose, artificiellement, les différentes manières de créer de la valeur, il est peu probable que nous saurons revenir en tête du peloton des pays les plus innovants et les plus compétitifs.

Pour les entreprises réellement innovantes, souvent fondées sur les technologies numériques, qui recherchent la scalabilité, l'hypercroissance, de nouveaux usages, de nouvelles valeurs d'usage, une organisation dynamique de l'innovation, fondée en particulier sur l'agnosticisme technologique, ce débat est donc un véritable chausse-trappe.

Bref, si l'on s'obstine à penser le numérique comme une filière industrielle, on renoncera aussi bien à Avatar qu'à Google, Foursquare ou Quora et on se mettra tous seuls sur la touche pendant que d'autres feront la révolution de civilisation qu'est la Révolution numérique.
Nous ne voulons pas choisir entre un cartel d'industries matures et une alliance avec les emplois à domicile. Nous avons besoin d'une nouvelle alliance, dans l'esprit de ce que j'évoquais dans mon billet sur la filière de l'innovation, et dans l'esprit du projet d'Institut de recherche technologique que nous avons conu.

vendredi, janvier 14, 2011

Quand 1g de bactéries = 450 disques durs

J'ai déjà fait allusion à l'alliance intime qui semble se nouer entre les sciences du vivant et les sciences du web. Est-ce du fait de l'importance du traitement des données exigé par la génétique contemporaine ? Du caractère organique et quasi-vivant du web naissant ? Est-ce parce que ces deux disciplines sont celles qui évoluent le plus vite aujourd'hui ? Je ne sais pas encore. Mais Jean-Michel Billaut vient de signaler, sur Twitter et Facebook, une nouvelle et spectaculaire illustration de cette convergence.



Un groupe d'étudiants de l'Université de Hong-Kong, emmenés par le professeur Chan Ting-Fung, vient de réaliser une percée dans le stockage d'informations dans l'ADN d'une bactérie Escherichia coli (petite bactérie intestinale inoffensive, sauf quand elle vous donne une gastro-entérite, adorée par les généticiens qui en ont fait leur souris de laboratoire à eux). 

lundi, janvier 10, 2011

Le numérique est-il une contre-culture ?

John Markoff est journaliste, auteur notamment de What the Dormouse Said: How the 60s Counterculture Shaped the Personal Computer Industry.


Nous avons eu la chance de l'entendre au cours de la dernière session du Orange Institute, à laquelle je participais en novembre dernier.


La thèse de Markoff est tout entière résumée par le sous-titre de son livre : il soutient que c'est la contre-culture des années 1960-70, particulièrement intense à San-Francisco, qui a fait naître l'informatique personnelle, l'informatique média et donc l'Internet que nous avons connu dans les années 1980 -90


Dans le détail, son travail historique, très documenté est très probant, est plus subtil que cette première thèse. Il analyse plutôt l'affrontement d'une tradition industrielle proche des cercles militaires, fondée sur les développements impulsés par la Deuxième Guerre mondiale et d'une contre-culture libertaire, culture du développement personnel, de l'exploration de la perception, saturée de débats politiques et idéologiques, dans un écosystème dense et bouillonnant. Un écosystème à la fois hanté par la recherche du "Big Score", du profit, du succès et par une passion pour le partage et la gratuité de l'information. Un écosystème rassemblant toutes les nationalités, toutes les expérimentations, toutes les opinions mais avec une très forte culture technologique et un goût de l'innovation. 

dimanche, janvier 02, 2011

Le triomphe de la Cité

Edward L. Glaeser est un jeune professeur d'économie de Harvard, dont les nombreux travaux sont en train de redonner toutes ses lettres de noblesse à l'économie urbaine.

Il est notamment admiré, me dit-on, pour sa grande capacité à produire des modèles sophistiqués, mêlant théorie des jeux, théorie des prix, micro-économie... et à les tester avec des données extraites des situations réelles.

Edward L Glaeser a signé, dans le Boston Globe de la semaine dernière, un court article très stimulant expliquant que "la renaissance de l'Amérique commence dans les villes".

Cet article est une véritable profession de foi en faveur des écosystèmes urbains, socialement brassés, toniques et créatifs, tels que je les défendais dans mon billet sur la "filière de l'innovation" : "L'avance des villes en matière d'innovation explique pourquoi la technologie et la mondialisation ont rendue les villes de plus en plus -et non de moins en moins - importantes. Le bénéfice accordé à l'intelligence est de plus en plus grand, et les gens deviennent plus intelligents en étant entourés de gens intelligents, dans les villes."

Finalement, le phénomène du campus ne serait-il qu'une pâle imitation du phénomène urbain ?