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mercredi, janvier 29, 2014

Le nouveau data.gouv.fr : innover à l'âge de la multitude


Vous avez sans doute repéré la nouvelle version du portail www.data.gouv.fr, inaugurée le 18 décembre dernier par le Premier ministre, accompagné de Mme Marylise Lebranchu et de Mme Fleur Pellerin.

C'est un portail qui présente une nouvelle approche de l'open data, en associant très largement les citoyens (particuliers, chercheurs, étudiants, entreprises) à la mise en valeur des données (notamment par les réutilisations qu'ils peuvent poster sur le site), et en accueillant, aux côtés des données partagées par l'administration, des données d'intérêt général produites par les particuliers et les grandes communautés du web social.

Un mois après son ouverture, le portail commence à prendre son essor. Les métriques du site montrent une augmentation constante du nombre de participants, du nombre de données et du nombre de réutilisations. Quelque chose est en train de prendre, et la presse ne s'y est pas trompée, comme on le voit ici, ici, ici, ici ou encore ici.

Ce portail incarne une politique, qui est celle du gouvernement. Mais dans sa conception, son développement comme son fonctionnement, il mobilise des outils, des méthodes et des talents directement issus de la révolution numérique et de ses méthodes d'innovation, qui étaient en partie annoncés ou théorisés dans L'Age de la multitude. Nous pensons ce ces méthodes sont reproductibles, et le SGMAP a d'ores et déjà entrepris de les appliquer à d'autres projets. Il est donc intéressant de les partager sur ce blog. 

1- La recherche d'une solution "numérique" à l'équation politique

L'ouverture et le partage des données publiques, c'est d'abord une politique publique. Elle se fonde sur un droit des citoyens (globalement  la loi CADA), mais la dépasse au sens où elle vise à produire, de manière proactive, le plus possible de données, gratuites et réutilisables, dans des formats ouverts et interopérables. Il s'agit de partager des données "activables", pour augmenter le potentiel de création économique et sociale.
Pour ce faire, il ne suffit pas de répéter que les citoyens ont accès à tous les documents publics qui ne posent pas de questions de vie privée, de défense nationale ou d'autres secrets légaux. Concrètement, les administrations ne savent pas toujours par où commencer, les citoyens réclament parfois des informations qui, ne fait, ne sont pas détenues, telles quelles, par les administrations. Par ailleurs, de nombreuses données publiques sont déjà en ligne, mais dispersées dans de nombreux sites. Et surtout, rares sont les gens qui pressentent ce que la diffusion plus large de ces données peut susciter dans la société.
L'ambition de l'open data ne peut donc pas être atteinte seulement par une approche juridique ou par des instructions ministérielles. Il lui faut une plateforme, des outils, des interfaces, des organisations qui favorisent cette réalisation, qui donnent envie de le faire, qui lui donnent du sens.

C'est pourquoi nous avons eu très tôt la conviction que l'open data doit reposer, aussi, sur une stratégie numérique : c'est dans les règles, la dynamique, le design et l'expérience utilisateur du site que nous allions trouver une grande partie des réponses.

J'insiste sur ce point, parce que certains des plus respectables partisans de l'open data ne l'ont pas immédiatement compris. L'idée qu'un projet politique, voire humain, puisse trouver une réponse numérique peut faire peur. On nous répond : "et l'Humain dans tout ça ?". Mais le numérique, ce n'est pas de la "technologie" : ce sont des rapports humains, des situations, des méthodes pour stimuler l'engagement.  
En travaillant sur l'engagement des citoyens, en confiant à la multitude le soin de faire vivre ces données, en organisant une relation plus étroite entre les administrations et les utilisateurs de leurs données (qui ouvre sur l'open innovation), la réponse numérique a donné corps à un projet politique.

vendredi, janvier 17, 2014

Manipuler les foules ou s'allier avec la Multitude ?

(image : caloucalou)

Ce matin, j'intervenais, à l'invitation de Christophe Ginisty à la conférence Réputation War, dont le thème était, cette année "Foules sentimentales".

Un si beau titre évoque d'abord une jolie ritournelle, une belle chanson de Souchon. Une chanson sur les foules qui sont manipulées parce qu'elles sont trop sentimentales. Mais pour ma part, il m'évoque très vite la psychologie des foules, Gustave Le Bon et toutes sortes d'images inquiétantes... Cette bêtise profonde qui peut s'emparer d'un "mouvement de foule", sa capacité à devenir un feu dévorant, à lyncher...

La foule, c'est comme un animal sauvage. On peut jouer avec, mais jamais l'apprivoiser totalement. L'ambivalence de son comportement, nous n'avons chaque jour sous les yeux. Pour ne prendre qu'un exemple, il suffit de songer à la toute récente "affaire Dieudonné" : un déferlement médiatique, un déluge de billets de blog, parfois d'humeur, parfois très sages, la viralisation de nombreux articles et vidéo par tous les canaux imaginables, et un grand moment de contribution collective...
Sur la presse en ligne, qui demande en général à ses lecteurs de "réagir", ce fut un déferlement d'invectives, de formules à l'emporte-pièce, voire de haine pure. Et encore, nous n'en avons vu que ce qui passait les filtres de la modération. Si vous saviez ce qui a probablement été enlevé par toutes ces petites agences de modération qui passent leurs journées à filtrer nos forums de presse...
Regardez par exemple la discussion suite à ce court article sur Dieudonné, ici, sur Le Parisien. Et nous ne sommes ici que dans un exemple moyen, sans tension particulière. Regardez à l'inverse le sérieux, la précision et la rigueur des échanges, qui eux ne sont pas modérés, de la page de discussion à propos de l'entrée "Dieudonné" dans Wikipédia.

Dans ces deux exemples, ce n'est pas la même foule, ce ne sont pas les mêmes comportements, ce ne sont pas les même émotions.

jeudi, juillet 14, 2011

Le graphe secret de Google +


Le web social a transformé notre monde, et Google + (avec 10 millions d’utilisateurs en deux semaines) est bien destiné à en devenir l’un des géants. Or, avec Google +, le web social vient de changer de trajectoire.

Tous les réseaux sociaux s'approprient les informations qu’on y partage et les relations qu’on y établit. Cette capacité à nous « profiler » était intégrée. On essayait de la contrôler tant bien que mal en choisissant les informations qu’on publiait ou non.

Cette paix armée vient d’être rompue.

Elle est rompue par  la puissance de monitoring d’un réseau social qui connaît aussi mes activités « non sociales » comme par exemple mes recherches en ligne, mes amis blogueurs, les lecteurs de mon blog, les destinataires de mes mails, et qui maintenant connaît la structure profonde de mon réseau social et la nature des échanges qui s’y produisent.

Mais surtout, elle est rompue par la production par les autres d’un savoir constitué à mon insu, et sa maîtrise par Google. Un savoir dont je ne sais rien.

Je parle, naturellement, des cercles.

mercredi, mars 23, 2011

(Billet invité) Pierre Bellanger : L'avenir des réseaux sociaux

J'ai le plaisir de partager avec vous cette réflexion de Pierre Bellanger, fondateur et PDG de Skyrock, et donc de la plate-forme Skyblog, sur l'avenir des réseaux sociaux.



Les premiers services de réseaux sociaux sur Internet ont eu pour promesse initiale d’aider à la mise en relation entre elles de personnes appartenant à des populations définies par un besoin ou une situation.

Sous la forme originelle de groupes de soutien, les malades souffrant d’une même pathologie se retrouvent sur des forums précurseurs de ces services. Aux États‐Unis, dès 1995, un des premiers réseaux, « Classmates », permet de se lier, à nouveau, avec ses camarades de scolarité. « BlackPlanet », ensuite, fondé en 1999, s’adresse à la communauté afro‐américaine. « Friendster », lancé en 2002, a pour vocation de favoriser la mise en relation avec les amis de ses amis. « MySpace », en ligne en 2003, séduit la nouvelle génération américaine par la liberté de ses profils sous pseudonyme et son orientation musicale. « Facebook », enfin, fondé en 2004, est, à son origine, réservé à quelques universités, puis au seul monde scolaire et réticule, de ce fait, les étudiants sous leur véritable identité. Une adresse email en .edu était nécessaire au début pour y adhérer.

En Asie, le coréen « CyWorld » débute en 1999 et fédère la jeune génération qui s’y retrouve sous le couvert d’avatars. Au Japon, « Mixi », fondé en 2000, recrute sur invitation, favorisant la constitution d’un réseau homogène. Le chinois « Renren », créé en 2005, se focalise sur la communauté estudiantine ‐ avec quand même plus 160 millions de membres ‐  qui échangent sous pseudo.

En Europe, « Skyrock » lance son réseau social de blogs en 2002 et rassemble, comme la radio, la libre expression de la nouvelle génération et en est le leader français et européen. «Skyrock » est sous pseudo comme « Hyves » aux Pays‐Bas, fondé en 2004, tandis que «Tuenti » en Espagne, lancé en 2006, est sur invitation.

Avant même Internet et le Web, les premières communautés virtuelles se réunissent par la mise en réseau d’ordinateurs : dès 1979, sur « the Source » et ensuite sur « the WELL » à partir de 1985, avant de s’étendre sur « Prodigy »,   « Compuserve », et « America Online ».
La rareté de l’usage, la faible notoriété, le coût et la difficulté d’y accéder rendaient ces premiers réseaux endogamiques, ultra‐minoritaires et spécialisés. Ils répondaient avant l’heure à la première promesse du réseau social sur Internet : l’entre soi.

« Facebook » va faire le choix radical de quitter cet entre‐soi par des élargissements successifs imposés à ses membres jusqu’à devenir ce qu’il est aujourd’hui : le premier réseau social universel sous identité réelle avec plus d’un demi‐milliard de membres.
Le résultat est fantastique : c’est un hybride mutant entre la micro‐socialisation et la globalisation planétaire.

Comme « Facebook » est conçu initialement pour un monde universitaire où, en un même lieu  ‐ le campus  ‐, et entre égaux identifiés,  ‐ les étudiants  ‐   le travail, les relations et les loisirs sont unifiés et sans passé, il oblige tous ses utilisateurs à l’unité d’identité dans un réseau relationnel monocontextuel et unidimensionnel : la famille, les relations de travail, les amis issus de divers moments de la vie ou activités se retrouvent ensemble sur une même page sans distinction.
L’expérimentation et les évolutions d’identité de l’adolescent n’y ont pas leur place. La complexité des relations et l’hétérogénéité des contextes de socialisation d’un adulte  ‐ lui‐ même à facettes ‐ n’y sont pas prises en compte.

D’où la dénaturation sur le service du sens du mot « ami » qui comprime en un seul mot sans nuance des réalités relationnelles pourtant subtiles et indissociables de leurs circonstances comme de leurs histoires.

jeudi, avril 01, 2010

Greenpeace attaque Nestlé sur Facebook : professionnalisation de l'activisme en ligne

Je vous recommande cet excellent article de Fabrice Epelboin, sur l'offensive web 2.0 mené par Greenpeace contre Nestlé et sur les raisons de la piètre réponse de Nestlé.

Le cybermilitantisme a atteint des niveaux de professionnalisme exceptionnels. Les réponses des marques vont devoir se porter au même niveau. Une question en filigrane : vont-elles pouvoir rester les mêmes sur ce nouveau terrain, ou vont-elles devoir revoir en profondeur leur identité, leur communication et leurs relations avec les publics ?

dimanche, février 14, 2010

GoogleBuzz, Facebook, Aardvark : percées croisées dans la bataille du web social

Sacrée semaine quand même pour Internet.

Pendant que Facebook, devenu le quatrième fournisseur de "news" au monde, nous présentait sa nième nouvelle interface, Google nous réservait deux jolies nouvelles :
- l'ouverture au public du service Buzz (une sorte de grand Facebook foutraque construit autour de votre mail et de vos comptes Twitter, Facebook, Blogger et autre - qui déclencha un tel tollé planétaire que la politique de confidentialité était revue dès vendredi) ;
- et l'acquisition de Aardvark, dont la rumeur circulait depuis décembre mais qui fut officiellement confirmée vendredi soir.

dimanche, janvier 03, 2010

Classes sociales ou propagations virales ?


Les 300 millions d'internautes revendiqués par Facebook (1/4 des internautes du monde) ne doivent pas faire oublier l'incroyable succès de Myspace, les 80 millions d'utilisateurs de Twitter, les 50 millions d'utilisateur d'Orkut (le réseau social de Google), dont 26 millions au Brésil, le succès de Mixi au Japon, ni ceux de Linkedin, Xing, Viadeo, etc.

Qu'on ne s'y trompe pas : c'est une lutte à mort qui s'est engagée entre les tenants du web classique, plat, hypertexte, algorithmique et hiérarchisé par le "pagerank" de Google, et les tenants d'un web social, centré sur l'utilisateur et son réseau relationnel, mû par la recommandation et la propagation virale.