Je voudrais juste souligner aujourd'hui combien cette crise mondiale est aussi un moment de mutation radicale du rôle des réseaux sociaux dans nos quotidiens.
D'une part, et cela me semble trop peu souligné, les réseaux sociaux, les messageries instantanées, les mails, les newsletter ont joué un rôle déterminant dans la manière dont la société s'est appropriée le message des autorités politiques et sanitaires, s'est réorganisée en un temps record, a bâti en un instant des solidarités locales, des canaux d'information, d'éducation, et a fait émerger une culture du confinement soutenable.
A n'en pas douter, le numérique est un puissant facteur de résilience, d'intelligence collective et de solidarité.
Mais en même temps il faut bien le reconnaître, les réseaux sont aussi le terreau fertile des théories complotistes, des suggestions farfelues, des rumeurs de tous ordres. Ce bruit est largement spontané mais résulte aussi, il faut en être conscient, de manipulations orchestrées par certains pays, certains groupes politiques et sans doute par certains intérêts économiques.
Difficile de s'informer quand les télévisions passent en boucle les images sensationnelles, inquiétantes, souvent anecdotiques, et quand les réseaux deviennent un maëlstrom ininterrompu où le meilleur côtoie le pire. Difficile de comprendre l'événement en marche à partir de millions d'expériences subjectives. Fabrice à Waterloo fait de la bonne littérature, mais pas de la bonne Histoire...
Plus que jamais, nous avons besoin d'une presse libre, sereine, capable de prendre du recul, de proposer des synthèses, d'expliquer et de nourrir le débat public.