samedi, juin 25, 2011

Antonio Negri, le travail immatériel et la Révolution numérique

Je suis heureux de partager avec vous une réflexion vigoureuse qui vient brillamment éclairer les expériences que nous venons de vivre pendant les dix journées de Futur en Seine.


Je n'avais pas encore lu Toni Negri, l'auteur du monumental Empire,  l'un des papes de l'altermondialisme, dont Peter Sloterdijk fait quelques citations remarquables. J'avais remarqué qu'il était proche de Yann Moulier Boutang dont l'intervention m'avait marqué, mais je ne m'y étais pas vraiment plongé.


Aussi, quand j'ai découvert la réédition par l'Herne de certaines de ses conférences, sous le titre Traversées de l'Empire, j'ai décidé que c'était une bonne occasion de combler cette lacune.

Au milieu de cet ouvrage, qui est plutôt un texte de philosophie politique, d'influence marxiste, à l'heure où la classe ouvrière est devenue multitude et où le pouvoir se fait impérial, j'ai trouvé un passage extrait d'une conférence donnée par Toni Negri et Michael Hardt (le co-auteur d'Empire, en 2004), à la East China Normal University de Shangaï et à la Tsinghua University de Benjing, sous le titre "Une politique post-socialiste dans l'Empire".


Ce passage éclaire tellement la transformation numérique en cours que je ne résiste pas à en partager ici quelques extraits :

mardi, juin 21, 2011

Croissance, innovation, régulation à l'ARCEP


Ci-après le texte de mon intervention au colloque de l'ARCEP "Croissance, innovation et régulation". C'est la retranscription d'une intervention orale, mais elle synthétise bien certaines prises de position récentes, et permettra de prolonger le débat sur les nouveaux barbares.


Éric Le Boucher :

Merci. Dernier intervenant, Henri Verdier. Alors non seulement, nous sommes dans des grands
systèmes complexes et en plus, l’innovation d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier. C’est une
innovation de rupture.

Henri Verdier :

Absolument.
Grâce à Dieu, je ne suis pas en charge de régulation, car c’est quand même une question bien complexe... Et grâce à Dieu aussi, je suis président d’un pôle de compétitivité qui voit des centaines d’entrepreneurs qui sont innovants, qui sont audacieux, qui sont dans cette nouvelle économie numérique.
Ce dont je voudrais vous convaincre ce matin, c’est qu’on est entré dans un nouveau régime de
l’innovation, que ses codes ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux qu’on a pu connaître,
que peut-être les élites constituées françaises ne sont pas tout à fait dans ces codes et qu’un
des grands soucis du régulateur devrait être au moins de ne pas empêcher ces stratégies
d’innovations-là.

Dans un nouveau régime d’innovation. Je vais rappeler des choses qui sont connues mais qu’on
réoublie quand on fait du droit ou de l’économie.
D'abord, on vit la révolution technique la plus rapide de l’histoire : la vitesse d’appropriation par le
grand public des technologies numériques dépasse tout ce qu’on a connu sur la télévision, la radio
et toutes les ruptures précédentes.
Deuxièmement, on vit une révolution économique considérable. McKinsey nous a appris
récemment que 25% de la création net d’emplois en France depuis 15 ans vient d’Internet, que
25% de la croissance française vient d’Internet. Or, Internet, c’est une toute petite partie de la
transformation numérique. La transformation numérique aujourd'hui c’est une transformation de la santé, de l’éducation, de l’urbanisme, des transports, etc.
Et troisièmement, sinon je crois qu’on rate le sujet, nous sommes nombreux à avoir analysé que
nous vivons un phénomène qui ressemble beaucoup à la révolution industrielle. C’est-à-dire que
sur un fond de rupture technologique et économique, c’est une société qui se réorganise. La
révolution industrielle, c’est la révolution du charbon et de l’acier qui appelle un certain état du
capitalisme, une certaine organisation du travail, un certain urbanisme. Il va en être de même, on
va repenser la manière de vivre ensemble à travers cette révolution numérique.

samedi, juin 11, 2011

Futur en Seine 2011 : que la fête commence !






Vendredi prochain, 17 juin, nous lancerons officiellement l'édition 2011 du Festival Futur en Seine, initié par Cap Digital en 2009.  J'espère qu'on se retrouvera nombreux à l'inauguration, au passage de l'Innovation.

Futur en Seine 2011, c'est Futur en Seine au carré : plus de prototypes, plus d'événements, plus d'invités. C'est une ouverture internationale exceptionnelle, en partie appuyée sur le Futur en Seine on tour qui a permis à nos prototypes de faire escale à Amsterdam, au Japon, en Chine et en Corée. Dix délégations internationales, des conférenciers du monde entier, un souffle exceptionnel...

Pendant 10 jours, plus d'une centaine d'événement, de fêtes, de conférences, de rencontres d'affaires, d'expositions vont mettre Paris, Saint-Denis, Issy-les-Moulineaux, Montreuil et autre au diapason de la révolution numérique.

J'attend beaucoup, personnellement, des conférences internationales, des prototypes du futur, du Village des innovations et de la fête de clôture. Mais il y aura tant à voir ! Il y aura de quoi nager dans le numérique du matin au soir, chacun selon ses goûts. Pour ma part, je pense passer à Pas Sage en Seine dont je garde de si bons souvenirs, et me balader beaucoup en soirées. Et j'ai déjà visité l'exposition "objet(s) du numérique" au passage de l'Innovation.

Pourquoi Cap Digital, pôle de compétitivité travaillant sur le développement économique, a-t-il jugé indispensable de se lancer dans un tel événement ?