La question industrielle, a fait une entrée spectaculaire dans la campagne présidentielle. Du « pacte industriel » au « produire en France » en passant par le protectionnisme, elle a structuré un moment du débat. Cette prise de conscience est une excellente nouvelle dans un contexte de mondialisation, de crise économique, de chômage élevé, mais aussi d'irruption d'une modernité explosive, créative et imprévisible. La France a soudainement redécouvert combien elle avait eu tort de privilégier excessivement les services - considérés à tort comme non délocalisables. Elle a redécouvert l'importance stratégique d'une véritable politique industrielle. Elle a compris qu’un pays qui ne fabrique pas de produits finit par perdre son rayonnement culturel et donc sa souveraineté et même ses capacités de dialogue avec les autres peuples...
Malheureusement, au delà du volontarisme apparent, on n'a pas encore vu se dessiner de contenu concret pour cette politique industrielle désormais appelée par tous. Et l'on n'a surtout pas entendu de véritable proposition de stratégie de l'action collective. On pourrait donc craindre que ce bon premier mouvement ne débouche plus sur un retour en arrière (la "réindustrialisation") que sur un véritable projet de dépassement (la "néoindustrialisation"). C'est de cette "néoindustrialisation" que nous parlerons au cours de ces Rencontres de Cap Digital.