J'étais aujourd'hui l'invité de Place de la Toile, sur France Culture, pour parler de la place du numérique dans le Grand emprunt.
En introduction, Xavier Delaporte a cité une étonnante étude de l'Université de San Diego, citée par un excellent blog que je ne connaissais pas encore (The Internet, d'Astrid Girardeau). Selon Astrid Girardeau, je cite : En 2008, les Américains auraient consommé 1,3 billions d’heures d’information, soit une moyenne de 12 heures par jour par individu selon un rapport « d’estimations » publié mercredi dernier par des chercheurs de l’Université de Californie (Etats-Unis). Par information, ils entendent tous les flux de donnés englouties, parfois simultanément, sur Internet (via un ordinateur ou un téléphone portable), à la radio, dans le journal, etc. En quantité, cela représenterait un total de 3.6 zettabytes et de 10,845 billions de mots. En moyenne, par jour, et par américain, on obtient donc : 100.500 mots et 34 gigabits. « Par comparaison, Guerre et Paix de Tolstoï contient environ 460.000 mots » souligne le NYTimes.
Le rapport complet est téléchargeable ici.
Il autorise des analyses prospectives intéressantes, notamment pour les responsables des réseaux. Le volume de données consommé par habitant au augmenté de 350 % en trente ans, et ne cesse de croître, notamment du fait de l'augmentation de la résolution et de l'intensification de la part des jeux vidéos.
Si l'on songe au volume de données que produira prochainement l'Internet des objets, il est temps de s'en préoccuper.
On parle d'informations consommées, ingurgitées. Debord en ferait des nuits blanches !
Mais si l'on croise cette évolution quantitative avec l'évolution profonde de la nature des informations échangées et des circuits de circulation de cette information (25 % des pages vues aux Etats-Unis proviennent désormais de Facebook), on mesure à quel point c'est une bascule de civilisation qui s'opère. On est passé en trente ans d'une information "rare", construite et répartie par des "institutions" (à commencer par la presse), à une information abondante (déjà quatre fois supérieure), spectacle et divertissement en large part, et circulant de manière horizontale.
Il faudra être bien éveillé pour tenir dans cette civilisation. Et il faudrait être bien malin pour savoir où elle conduira.
Sinon, j'ai beaucoup aimé la finesse et la nuance du commentaire de Dominique Cardon sur le livre de Yochaï Benkler (encore un membre du Berkman center), La richesse des réseaux, qui vient d'être traduit par les Presses Universitaires de Lyon, même si j'ai eu le sentiment que cette vision des propriétés émergentes du web semblait sous-estimer l'importance des règles implicites et explicites de fonctionnement. Dans un système qui fonctionne sans pouvoir apparent, "code is law", comme disait Lessig, un autre membre prestigieux du Berkman Center.
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