Est-ce un retour aux fondamentaux après la claque des Mid-terms ? Une stratégie d'alliance avec le monde numérique en préparation de 2012 ? Ou tout simplement une stratégie de relance économique pour accélérer la sortie de crise ? Une tentative de riposte à la puissance montante de la Chine ? Toujours est-il que depuis ce Discours sur l'état de l'Union et son fameux "This is our generation's Sputnik Moment ", l'administration Obama semble avoir enclenché deux ou trois vitesses supérieures en matière de recherche, d'innovation et d'entrepreneuriat.
Le "Sputnik Moment", c'est ce moment où l'Amérique de Kennedy, traumatisée par le premier succès spatial soviétique, décida de lancer à son tour un vaste programme spatial, qui allait culminer avec le conquête de la Lune, mais allait aussi inaugurer un cycle d'innovation sans précédent - à l'origine, entre autres, du développement accéléré de la Silicon Valley. Ce fut aussi un investissement inouï dans l'enseignement des sciences, visant à la fois la restauration des filières scientifiques et la pédagogie, qui allait notamment assurer le succès des méthodes Hands on que nous avons retrouvées en France avec La Main à la pâte.
Bref, en quelques semaines, nous venons d'assister à l'explosion d'une ambition sidérante en matière d'innovation : éducation, encouragements fiscaux, allègements de charge, assouplissement des visas de travail, politique d'opendata... Rien ne semble négligé. On retrouve le souffle perdu du Stimulus package qui devait marquer le mandat d'Obama et répondre à la crise.
Cette détermination semble ancrée dans un constat répété à l'envie depuis quelques semaines. Les startups ont créé quarante millions d'emplois aux Etats-Unis ces trente dernières années. Comme le dit Obama dans le discours de l'Etat de l'Union :
Le 18 janvier dernier, un mémorandum de la Maison-Blanche enjoignait aux agences de régulation de publier leurs données, à la fois dans un souci de transparence pour le public et dans un esprit open-data, puisqu'une grande importance est donnée à la possibilité de télécharger et de partager ces données, notamment pour permettre aux citoyens de les travailler et de les comparer. Et tous ceci dans un délai de 120 jours !
Dans la foulée du discours de l'Etat de l'Union, le Congrès travaille à rendre l'économie d'impôts pour la recherche et l'innovation (et l'innovation est entendue ici sur une base bien plus large que notre "manuel de Frascati") permanente. On parle de dizaines de milliards de dollars d'investissement.
Des mesures sont prises pur revenir sur la politique de visas initiée par Georges Bush et permettre, à nouveau, aux entreprises innovantes d'accueillir des salariés du monde entier.
Un effort d'éducation aux sciences est annoncé.
On n'est pas ici dans un traitement social du chômage par l'emploi en PME. On n'est pas dans une démarche d'assistance légèrement condescendante. Il y a véritablement l'espoir, et la volonté, que ces entrepreneurs vont ouvrir de nouveaux horizons, et lancer le prochain cycle de la croissance économique.
Hier encore, mais ça ne vous étonnera pas, l'adresse hebdomadaire du Président à la Nation, diffusée sur Internet, était consacrée au lien entre l'innovation et les créations d'emploi :
Le "Sputnik Moment", c'est ce moment où l'Amérique de Kennedy, traumatisée par le premier succès spatial soviétique, décida de lancer à son tour un vaste programme spatial, qui allait culminer avec le conquête de la Lune, mais allait aussi inaugurer un cycle d'innovation sans précédent - à l'origine, entre autres, du développement accéléré de la Silicon Valley. Ce fut aussi un investissement inouï dans l'enseignement des sciences, visant à la fois la restauration des filières scientifiques et la pédagogie, qui allait notamment assurer le succès des méthodes Hands on que nous avons retrouvées en France avec La Main à la pâte.
Bref, en quelques semaines, nous venons d'assister à l'explosion d'une ambition sidérante en matière d'innovation : éducation, encouragements fiscaux, allègements de charge, assouplissement des visas de travail, politique d'opendata... Rien ne semble négligé. On retrouve le souffle perdu du Stimulus package qui devait marquer le mandat d'Obama et répondre à la crise.
Cette détermination semble ancrée dans un constat répété à l'envie depuis quelques semaines. Les startups ont créé quarante millions d'emplois aux Etats-Unis ces trente dernières années. Comme le dit Obama dans le discours de l'Etat de l'Union :
The first step in winning the future is encouraging American innovation. None of us can predict with certainty what the next big industry will be or where the new jobs will come from. Thirty years ago, we couldn’t know that something called the Internet would lead to an economic revolution. What we can do -- what America does better than anyone else -- is spark the creativity and imagination of our people. We’re the nation that put cars in driveways and computers in offices; the nation of Edison and the Wright brothers; of Google and Facebook. In America, innovation doesn’t just change our lives. It is how we make our living. (Applause.)
Our free enterprise system is what drives innovation. But because it’s not always profitable for companies to invest in basic research, throughout our history, our government has provided cutting-edge scientists and inventors with the support that they need. That’s what planted the seeds for the Internet. That’s what helped make possible things like computer chips and GPS. Just think of all the good jobs -- from manufacturing to retail -- that have come from these breakthroughs.
Le 18 janvier dernier, un mémorandum de la Maison-Blanche enjoignait aux agences de régulation de publier leurs données, à la fois dans un souci de transparence pour le public et dans un esprit open-data, puisqu'une grande importance est donnée à la possibilité de télécharger et de partager ces données, notamment pour permettre aux citoyens de les travailler et de les comparer. Et tous ceci dans un délai de 120 jours !
Dans la foulée du discours de l'Etat de l'Union, le Congrès travaille à rendre l'économie d'impôts pour la recherche et l'innovation (et l'innovation est entendue ici sur une base bien plus large que notre "manuel de Frascati") permanente. On parle de dizaines de milliards de dollars d'investissement.
Des mesures sont prises pur revenir sur la politique de visas initiée par Georges Bush et permettre, à nouveau, aux entreprises innovantes d'accueillir des salariés du monde entier.
Un effort d'éducation aux sciences est annoncé.
Et puis, la semaine dernière, on a assisté au lancement du programme Startup America, ambitieux programme, doté de 2 milliards de dollars, pour soutenir l'innovation dans les PME. L'intérêt de ce programme n'est pas seulement dans son montant. Après tout, à côté des investissements de la Darpa et des baisses d'impôts, ces deux milliards ne représentent pas tant que cela. Comme le souligne Jean-Baptiste Soufron dans son blog, l'intérêt est dans le format adopté. Le gouvernement s'apprête à abonder l'investissement des capitaux risqueurs, en leur laissant l'instruction des dossiers... "Nous n'allons pas créer une nouvelle administration", dit-il, avant de confier le pilotage du programme à Steve Case, le fondateur d'AOL. PLus que l'argent, donc, il y a un état d'esprit, bien résumé sur le site même du programme, dans cette petite vidéo :
Hier encore, mais ça ne vous étonnera pas, l'adresse hebdomadaire du Président à la Nation, diffusée sur Internet, était consacrée au lien entre l'innovation et les créations d'emploi :
Attention, il faut quand même bien maîtriser l'outil Open Data. On a vu cela aujourd'hui avec l'intranet de l'UMP
RépondreSupprimerOui, mais l'europe n'est pas en reste. (pour une fois!). La France et Le Royaume Uni sont assez performants. On peut s'en féliciter. Notamment cette initiative par le gouvernement récente en Grande Bretagne: http://123opendata.com/blog/livres-sterling-investies-open-data-britanniques/
RépondreSupprimer